BATTRE LA MESURE EN MÊME TEMPS QUE LE MALIN
Vous ne connaissez pas encore Metal : Hellsinger ? Normal, le jeu vient d’être annoncé à l’occasion du Summer Game Fest. Il met en scène “l’inconnue”, un personnage à moitié démoniaque, à moitié humain. La créature veut se frayer un chemin à travers l’enfer pour y débusquer la “Juge Rouge” et lui faire la peau. Ce sont les développeurs de The Outsiders qui nous ont expliqué les bribes du scénario, puisque notre version preview ne s’encombrait d’aucune mise en contexte particulière. Dès les premières secondes de jeu, de terribles monstres ont pointé le bout de leur museau pour en découdre. Au premier abord, le soft publié par Funcom ressemble à n’importe quel FPS horrifique sorti ces derniers mois. Il se joue comme un Doom et met à disposition du joueur des armes de corps-à-corps ainsi que différents pétoires. Oui, tout paraît classique, à l’exception du réticule de visée situé au centre de l’écran : ce dernier s’anime de manière à battre la mesure de la bande sonore. Vous l’aurez compris, Metal : Hellsinger ne demande pas seulement de renvoyer en enfer des créatures démoniaques, il encourage à le faire en rythme avec la bande originale. Pour l’y aider, il peut compter sur un crâne capable de faire chuter la foudre sur les monstres ciblés, une lame destructrice, un fusil un pompe ou une paire de pistolets.
Plus le joueur électrocute, tranche ou troue un ennemi en respectant les percussions de la musique, plus il augmente son multiplicateur de points. Cela a pour effet d’enrichir le morceau de nouveaux instruments. En effet, lorsque le combo atteint le x16, les voix viennent s’ajouter à la composition. Seul le rechargement en munitions vient interrompre ce bal infernal, bien que la manipulation soit prise en compte dans la construction de la musique. Même si le décor recèle d’items bonus, les ressources proviennent surtout des adversaires eux-mêmes, quand ils sont mis au tapis dans une ultime action d’annihilation. Les monstres sur le point d’être définitivement battus revêtent un filtre orangé qui n’est pas sans rappeler celui du Doom. À l’instar du titre édité par Bethesda, appuyer sur la touche d’exécution lorsque l’ennemi est en surbrillance provoque une mise à mort octroyant munitions comme points de santé. Dompter ces mécaniques simples est vital dans l’univers de Metal : Hellsinger, étant donné qu’un échec oblige à recommencer un niveau depuis le point de départ. Notre démo se terminait par un combat contre un boss gigantesque, dans une arène aux multiples effets pyrotechniques dignes d’un concert de Rammstein.
DES GROS PISTOLETS ET DU GROS SON
Durant notre preview, nous avons affronté différents types d’adversaires. Il y a tout d’abord eu des pantins infernaux tout droit venus de Devil May Cry, des ennemis plus enveloppés rappelant les Boomers de Left 4 Dead, et aussi de grands démons capables de faire de gros dégâts à distance comme au corps-à-corps. Malgré ces différentes espèces, aucune stratégie spécifique n’était nécessaire pour renvoyer ce petit monde dans les limbes. Bouger perpétuellement et attaquer avec le tir primaire ou secondaire : voilà la clé du succès. L’attaque spéciale du crâne de base, à actionner après avoir rempli une jauge dédiée, a montré sa redoutable efficacité. Elle a en effet le pouvoir d’étourdir tous les ennemis qui se trouvent dans un périmètre donné, même les plus gros, les laissant à la merci d’une exécution dans les règles de l’art. Du côté du level design, le niveau de notre version d’essai alternait les couloirs et les arènes infestées de monstres. La progression se faisait en repoussant des vagues de démons, seule condition nécessaire à l’avancée. Bien que le personnage principal dispose d’un saut, aucune séquence de plateforme n’est pour le moment constatée. Quant à la musique, elle évoluait également en fonction de la zone visitée.
La force du projet de The Outsiders réside dans la manière dont l’ambiance sonore est connectée aux actions du joueur. Que l’on apprécie ou non le metal, il y a de quoi battre la mesure avec sa tête pendant les séquences d’affrontement. Néanmoins, il est forcément difficile de ne pas comparer Metal : Hellsinger avec les autres FPS rythmiques annoncés en 2020 que sont Gun Jam et BPM. Tous utilisent des mécaniques de jeu semblables, une direction artistique proche, et du metal en guise de bande-son. Ce qui aurait pu être considéré comme très original il y a encore quelques mois l’est un peu moins aujourd’hui. Le studio de développement a tout de même de gros atouts dans son sac, à commencer par des musiques originales spécialement composées pour le soft par Matt Heafy (Trivium), Mikael Stanne (Dark Tranquillity), Alissa White-Gluz (Arch Enemy) et Björn Strid (Soilwork). Le narrateur du jeu, qui n’est autre que le crâne qui sert d’arme, est également doublé par Troy Baker, tandis que Jennifer Hale prête sa voix à la Juge Rouge. Des noms qui parlent au service d’un titre qui va devoir crier plus fort que les autres.