Retour surprise pour Alan Wake. Après une apparition furtive et des références évidentes dans l’ajout AWE de Control, dernier projet du studio Remedy, le plus célèbre des écrivains vidéoludiques passe par la case remaster. Au programme : des visuels en 4K, des textures et éclairages retravaillés, des cinématiques remaniées. Le tout dans une offre qui réunit à la fois le jeu de base et les deux DLC sortis à l’époque, “Le Signal” et “L’écrivain”. Des raisons suffisantes pour s’y replonger ?
Test réalisé sur PC, PS4 Pro et PS5. Alan Wake Remastered existe également sur Xbox One et Series.
Le moins que l’on puisse dire avec Alan Wake, c’est qu’il ne faut pas être pressé. À l’époque déjà, cinq ans séparaient l’annonce du titre de sa sortie, et l’écrivain revient désormais plus de dix ans après son arrivée sur Xbox 360. Et ce n’est pas un second opus qui attend les fans, mais un remaster comprenant le jeu de base ainsi que les deux DLC d’origine (mais pas American Nightmare). Presque une fausse bonne nouvelle pour les joueurs, qui espèrent une suite depuis longtemps. Mais une chose est sûre : après les références à Alan Wake dans Control : AWE – que Sam Lake, directeur créatif, évoquent d’ailleurs avec cette refonte via de nouveaux commentaires audio – et ce remaster, Remedy tâte enfin le terrain pour un retour probable de son héros. Pour rappel, Alan est un auteur de thriller qui passe du bon temps dans la ville de Bright Falls, dans l’espoir de retrouver l’inspiration. Mais, bien sûr, tout ne va pas se passer comme prévu. Alors que sa femme disparaît, Wake réalise que la fiction se mêle littéralement à la réalité. Il doit la sauver.
TOUJOURS UN BEST-SELLER
Avec des inspirations comme Stephen King – dont le personnage est lui-même fan – ainsi que des références à des oeuvres comme Les Oiseaux d’Alfred Hitchcock, Alan Wake est un titre qui verse plus vers le jeu d’action-aventure horrifique que le véritable survival horror. En mode de difficulté “normal”, vous trouverez sans mal des ressources et des armes (en tout cas si vous prenez la peine de fouiller un peu) et la dimension survie devient seulement palpable lorsqu’une bonne dizaine d’ennemis se dresse face à vous. Des ennemis qui demandent toujours d’être préalablement affaiblis avec de la lumière, grâce à votre lampe torche ou bien aux outils laissés sur la route. Alors oui, rien n’a bougé de ce côté-là, mais même dix ans plus tard, le rythme et les affrontements d’Alan Wake sont toujours aussi efficaces, ces derniers étant stylisés par des ralentis lors d’une attaque dévastatrice ou d’une esquive parfaite. Pour ce qui est de la progression, Remedy alterne entre phases de nuit, où les monstres se baladent, et de jour, dans la ville de Bright Falls. Un cycle qui se poursuit pendant les neuf à dix heures du jeu de base, renouvelé par un scénario prenant et une force maléfique qui gagne peu à peu en puissance. Sans oublier une ambiance très particulière, cette fois sublimée grâce à ce remaster. Cerise sur le gâteau : il n’y a plus de publicités directement intégrées au jeu.
UNE COUVERTURE REMANIÉE
Il ne faut pas l’oublier, Alan Wake avait déjà fait l’objet d’un petit lifting lors de sa sortie sur PC en 2012, avec la possibilité d’atteindre une meilleure résolution et du 60 images par seconde. Mais dans le cas de ce remaster, on parle bien d’une refonte graphique plus poussée. C’est bien simple, le titre de Remedy apparaît plus beau que jamais, en particulier sur PC, PS5 et Xbox Series. Les textures retravaillées, les visuels 4K et les 60 fps font parfaitement le boulot, avec des effets de lumière et une occlusion ambiante (en gros, le rendu des zones assombries) bien mieux réussis que par le passé. Des arguments importants pour un titre qui se déroule quasi-exclusivement dans l’obscurité. Les bois de Bright Falls gagnent en crédibilité, avec un tas d’éléments qui dansent au gré du vent. Vous l’aurez compris, la direction artistique et l’ambiance d’Alan Wake en ressort démultipliée. Le résultat vaut le coup d’œil pour celles et ceux qui ont la version Xbox 360 et PC en mémoire, et encore plus pour les joueurs et joueuses qui découvriraient Alan Wake pour la première fois.
Si jamais vous vous posez la question : nous n’avons constaté aucune différence entre les versions PC et PS5 / Xbox Series. Seules les moutures PS4 et Xbox One accusent un petit retard, avec plus d’aliasing et un résultat moins saisissant. D’ailleurs, on ne va pas se le cacher, mais malgré ces améliorations, Alan Wake Remastered sent encore parfois les années 2010 à plein nez. Notamment pour tout ce qui touche aux animations et aux visages, bien que leur modélisation ait été améliorée entre-temps (Alan Wake n’arbore plus sa légendaire tronche de cake). Mais aussi pour des choses toutes bêtes comme les menus ou le réticule qui indique une interaction. Nous avons également noté quelques ralentissements lors des cinématiques, dont la légère refonte est de l’ordre du détail. L’objectif de Remedy et d’Epic Games a surtout été de sublimer l’aventure de base, qui tient aujourd’hui encore largement la route. C’est même surprenant de voir à quel point le déroulé d’Alan Wake a survécu à l’épreuve du temps. Sans hésiter, un jeu à faire ou à refaire.