Le moins que l’on puisse dire c’est que Vampire Survivors est un titre passé quelque peu inaperçu lors de sa sortie en décembre dernier. Pourtant, ce rogue-lite a connu un succès inattendu ses dernières semaines notamment grâce à l’exposition offerte par de nombreux streamers français. Mais qu’est-ce qui se cache derrière ce nouveau phénomène de Twitch ?
À première vue, Vampire Survivors est un petit jeu indépendant comme il en existe des milliers sur Steam. Pourtant, derrière ces graphismes franchement datés, se cache en réalité un jeu au principe simple mais très addictif. Un principe si efficace que le titre enregistre aujourd’hui plus de huit mille évaluations positives sur Steam, mais est aussi entré dans le top 50 des jeux les plus regardés sur Twitch ces derniers jours. Pour expliquer un tel engouement, il suffit de se pencher sur la mécanique centrale du titre : le sentiment de puissance qu’il procure.
UNE BOUCLE DE GAMEPLAY QUI BRILLE PAR SA SIMPLICITÉ
Mais revenons au début. Vampire Survivors est donc un rogue-lite en vue du dessus dans lequel le joueur doit survivre à des vagues interrompues d’ennemis dans une arène. Peu importe votre progression, la Mort viendra mettre fin à votre partie au bout de trente minutes. Pour se défendre, chacun des huit personnages disponibles dispose d’une arme de base qui attaque de façon automatique à intervalle régulier ainsi que d’un bonus passif qui lui est propre. Clavier ou manette en main, le joueur n’est donc en charge que du déplacement de son avatar. Lorsqu’un ennemi est vaincu, la plupart du temps il laisse derrière lui un cristal d’expérience qui une fois accumulé permet de monter de niveau. À chaque nouveau niveau, le joueur se voit proposer trois options qui lui permettent d’acquérir une nouvelle arme, une amélioration ou un bonus passif. Au total, le jeu comporte 24 armes et 14 power-ups, ce qui fait un certain nombre de combinaisons possibles. Tout l’enjeu d’une partie est donc de devenir suffisamment puissant pour survivre et voir le bout d’une run.
Rogue-lite oblige, la mort n’est pas synonyme d’échec dans Vampire Survivors. En effet, au cours d’une run, vous pourrez accumuler de l’or de différentes façons : soit en détruisant des chandeliers, soit après avoir vaincu un boss qui lâche derrière lui un coffre qui contient de l’argent et un bonus. De retour au menu principal, cet or vous permet à la fois de débloquer de nouveaux personnages, mais aussi d’améliorer leurs caractéristiques de façon permanente pour toutes vos prochaines runs. Enfin, le jeu comporte aussi deux arènes différentes, la forêt et la bibliothèque, chacune ayant une structure particulière, la seconde étant plus étroite que la première avec des obstacles. Chacun de ces stages dispose aussi d’un mode Hyper qui augmente la vitesse et le nombre d’ennemis, mais aussi l’or récolté.
VOUS AVEZ DIT CASTLEVANIA ?
Malgré son gameplay très simple qui ne nécessite que de déplacer son personnage, force est de constater que la boucle de gameplay du titre fonctionne particulièrement. Par ce gain de puissance permanent et sa retranscription à l’écran par les hordes d’ennemis que l’on vainc avec une grande facilité, Vampire Survivor est typiquement le genre jeu pour lequel on développe rapidement le syndrome de la “dernière p’tite partie”. Mais si vous savez, cette fameuse phrase que l’on se dit à soi-même pour essayer de se convaincre que l’on va arrêter de jouer à la fin de la prochaine run alors que l’on sait très bien que l’envie d’essayer de nouveaux build est toujours plus forte. Cette sensation de vouloir jouer toujours plus est notamment due à la capacité du jeu d’afficher un nombre impressionnant à l’écran. En effet, il n’est pas rare de réussir à vaincre plusieurs dizaines de milliers de monstres à chaque run avec de plus en plus de facilité, ce qui rend l’expérience aussi plaisante à regarder qu’à jouer.
Mais évidemment, le premier élément qui frappe lorsque l’on lance le jeu pour la première fois, c’est sa très forte inspiration de Castlevania. Que ce soit dans les personnages (les Belpaese au lieu des Belmont), les ennemis (têtes de méduse, chauve-souris, loup-garous…) et surtout dans les armes (tout l’arsenal est là : fouet, couteau, hache, croix, eau bénite, bible etc…), on retrouve vraiment tous les éléments caractéristiques de la franchise de Konami. D’ailleurs, on pourrait aussi dire que les graphismes s’inspirent de la période NES de la licence puisque l’aspect visuel n’est clairement pas le plus grand point fort du titre. En effet, toute l’action du titre se déroule dans des arènes très simples, dans lequel des sprites en pixel art s’animent et c’est tout. D’un autre côté, on peut dire aussi que ce minimaliste fait partie du charme de l’expérience. Mais de l’autre, difficile de défendre l’interface qui n’est pas très reluisante.
Cependant, soyons bien d’accord, cet aspect visuel est très facilement compréhensible quand on se penche sur le très petit prix du jeu, à savoir 2,39€. Pour cette raison, on peut pardonner ses graphismes basiques, ainsi que son manque de contenus (pour le moment) avec seulement deux stages et un 100% qui peut s’obtenir en une grosse dizaine d’heures. Mais à côté, il faut reconnaître que les développeurs sont très actifs et qu’ils apportent toutes les semaines des correctifs ainsi que du nouveau contenu mineur au jeu. Par exemple, si le jeu n’est pour l’instant disponible qu’en anglais, il devrait être traduit dans cinq langues d’ici la fin du mois de janvier, et donc peut-être en français.